L'orléanisme

Publié le par Gérard Briffoteaux

Louis Philippe 1e d'OrléansL’Orléanisme est le nom donné à la doctrine politique dont la Monarchie de Juillet offre le modèle et qui s’oppose sur la plupart des domaines à l’autre doctrine monarchiste, le Légitimisme. Au principe de la monarchie de droit divin prônée par ce dernier, l’Orléanisme oppose celui d’une monarchie contractuelle dont le serment prêté par Louis-Philippe à la Charte constitue le prototype.

L’Orléanisme accepte d’ailleurs, à la différence du Légitimisme, l’essentiel de l’héritage révolutionnaire tel qu’il est définit par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen : libertés fondamentales, égalité devant la loi, accession des plus dignes à tous les emplois. Politiquement, et en vertu des principes qu’il pose, l’Orléanisme trouve son idéal dans le parlementarisme. Face à un Légitimisme marqué par son alliance avec l’Eglise catholique, il se veut laïque.

 En revanche, il entend se distinguer des républicains par son souci de maintenir l’ordre social, souci dont témoigne la sévère répression des insurrections ouvrières et républicaines durant les premières années de la Monarchie de Juillet.

Ce caractère de « juste milieu » entre la réaction incarnée par les légitimistes et la tentation révolutionnaire le fait apparaître comme une forme moderne de monarchisme, bien adaptée au XIXe siècle finissant, capable de concilier l’ordre social et la liberté, et, comme tel, constituant le régime idéal pour les élites et une grande partie de la bourgeoisie. Aussi dans les premiers temps de la IIIe république, l’Orléanisme, incarné par Thiers, ancien ministre de Louis-Philippe, a-t-il le vent en poupe. Lorsque celui-ci, en 1872, fait connaître son ralliement à la république c’est un autre Orléaniste, Le Duc Albert de Broglie, qui rassemble les monarchistes afin de mettre en œuvre la Restauration.

Le Ralliement du Duc d’Orléans à la candidature du Comte de Chambord semble garantir les conditions de la Restauration, mais les exigences de ce dernier concernant le drapeau blanc, c'est-à-dire le rejet de l’héritage de la révolution française, sont inacceptables pour les Orléanistes. Les aspirations de ceux-ci allant plus au principe d’ordre que constitue la monarchie qu’à la personne du monarque, nombre d’Orléanistes décident alors sans grands scrupules de conscience de se rallier à la république conservatrice préconisée par Thiers, et forme le parti du Centre gauche ».

Par la suite, et pour la fraction des orléanistes catholiques, le ralliement préconisé en 1892 par Léon XIII accélère l’intégration à la république et l’alliance avec les progressistes.. Dès la fin du XIXe siècle, l’Orléanisme, confondu avec le monarchisme, n’est plus qu’un courant minoritaire.

La définition après 1900 par l’Action Française d’un monarchisme autoritaire et plébiscitaire, comptant sur le coup de force pour rétablir la monarchie, porte le coup de grâce à l’Orléanisme.

Publié dans Idées & Philosophie

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